Tout le monde sait ce qu'est la respiration : j'inspire, j'expire. Dans la plupart des pratiques corporelles et/ou spirituelles, nous sommes invités à revenir à notre respiration. C'est la base.
Mais savez-vous réellement ce qu'est la respiration ? Savez-vous comment elle fonctionne ? Savez-vous l'écouter, l'observer ? Connaissez-vous son rôle dans la gestion de vos émotions ?
Respirer. C'est la première chose que nous faisons quand nous venons au monde. Dès la sortie du ventre de notre mère, nous inspirons. Respirer, c'est vivre. Cette fonction vitale, nous n'en avons pas conscience. Nous ne nous rendons pas compte de ce que cela implique, de ce qui se joue, des mécanismes que nous mettons en place instinctivement et qui nous empêchent de respirer. Être attentif à sa respiration, c'est prendre conscience que nous sommes en vie. C'est accepter de ressentir ce qu'il se passe dans notre corps.
Respirer, c'est accepter de se poser pour observer, pour écouter. Dans notre société, nous avons tendance à vouloir tout faire vite. Nos journées sont surchargées de travail, d'activités, de trajets à gauche et à droite, d'obligations. Nous voulons tout faire, nous voulons aller vite pour ne pas perdre une minute et être rentable. Ne rien faire, c'est une perte de temps. Allez à son rythme, ralentir peut être vu comme une faiblesse, de l'incompétence.
Avez-vous déjà remarqué que lorsque vous allez vite, vous avez tendance à retenir votre respiration ou à respirer de manière rapide voire sacaddé. Une respiration retenue, saccadée et rapide c'est un signal corporel qui indique un danger, une peur. Le corps entre alors en situation de stress. Or, nous ne sommes pas en danger de mort. Pourtant, nous respirons comme si nous étions en danger de manière permanente. Cela fini par créer du stress au niveau du corps, des tensions peuvent apparaître voire des maladies chroniques. Il est donc important d'apprendre à se poser et à apprendre à respirer de manière plus calme, plus lente, plus ample. Cette manière de respirer permet aussi au corps de se régénérer car elle améliorer les échanges gazeux dans les poumons. La respiration est « de meilleure qualité ».
Comment fonctionne la respiration ?
A l'inspiration, l'air entre par nos narines. Il descend dans la trachée avant d'arriver dans les bronches. L'air est distribué dans les alvéoles pulmonaires où ont lieu les échanges gazeux.
Plusieurs muscles sont sollicités lors de ce mouvement respiratoire : les scalènes (muscles à la base du cou), les muscles intercostaux et surtout le diaphragme qui joue un rôle important dans tout le processus respiratoire.
Ce mouvement s'effectue à plusieurs niveaux :
au niveau des côtés qui s'écartent et s'ouvrent vers l'extérieur
au niveau du sternum qui monte mais aussi qui part vers l'avant
au niveau du diaphragme qui descend et va « comprimer » les organes abdominaux.
Ainsi, lorsque nous inspirons, les muscles sollicités ainsi que la cage thoracique s'écartent pour laisser entrer l'air et permettre aux poumons de se gonfler au maximum.
L'expiration, par contre, est un mouvement passif. Sauf dans le cas d'une expiration contrôlée, aucun muscle n'est engagé. Tout se relâche. C'est un instant de détente.
A quoi sert la respiration ?
Elle sert à effectuer les échanges gazeux : à faire entrer de l'oxygène et à faire sortir le gaz carbonique.
L'oxygène et le gaz carbonique sont acheminés à travers le corps par le sang veineux. Les globules rouges arrivent aux poumons où ils déchargent le gaz carbonique et se chargent d'oxygène. Il vont ensuite le transporter dans tous le corps. Chez les adultes, 56% de l'oxygène est utilisé par les organes abdominaux et le métabolisme de la nourriture, 18% est consacré aux muscles et à l'activité physique, 17% pour le cerveau, le système nerveux et hormonal, 5% pour la peau et 4% pour le cœur.
Avec ces chiffres, nous voyons l'importance de notre respiration sur l'ensemble du fonctionnement de notre corps. Respirer à donc une influence sur l'ensemble de nos fonctions vitales.
Or, nous ne respirons pas assez. En effet, d'après certaines études, nous n'inspirons que 0,5 litres d'air alors que nos poumons ont une capacité de 5 litres. Cela signifie que nous respirer 10 fois moins que ce que nous sommes capable de faire.
Il faut également savoir que, lors de l'expiration, nous ne rejetons pas tout l'air contenu dans les poumons. En général, 3 litres sont encore présents dans les poumons. Ce qui signifie que l'ensemble du gaz carbonique n'a pas été évacué et qu'il va se mélanger à l'oxygène contenu dans les 0,5 litre d'air que nous inspirons. L'oxygène présent dans les alvéoles pulmonaires est alors inférieur à 4%.
Nous comprenons à présent mieux l'importance d'une respiration plus ample qui permettra à la fois d'inspirer plus d'oxygène et de rejeter davantage de gaz carbonique. Une respiration plus profonde garantit plus de vitalité.
Bibliographie:
ABRASSART Jean-Louis, La bonne pratique de la respiration, Editeur Guy Trédaniel
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